Belle mise en abîme. Une auteure réputée, en fin de vie, perd la mémoire. Donc la capacité de se projeter, d’écrire. Sa petite fille ne se résout pas à laisser partir sa grand-mère dans l’indifférence. Elle veut croire, que jusqu’au bout, les morceaux de la mémoire pourront subsister et constituer un livre. Le livre, comme l’être humain, disparaît-il avec le temps? Est-ce un amer inespéré face à un dénouement inéluctable? Comment accepter la fin de quelqu’un ou de quelque chose? « Journal de l’oubli » de Silvia Härri n’y répond pas, évidemment. Mais le problème est habilement et dramatiquement posé.